SCoT, ça vous dit quelque chose ? Dans le grand maquis des documents d’aménagement et d’urbanisme, le SCoT (Schéma de cohérence territoriale) occupe aujourd’hui a priori une place prépondérante, proposant une vision à long terme de toutes les composantes d’un territoire, déterminant, entre autres, les règles à respecter par les PLUi (Plans Locaux d’Urbanisme intercommunaux).
Dans le cas de la métropole Aix Marseille Provence et de ses 92 communes, le chantier qui doit en organiser et planifier le développement jusqu’en 2040, est en cours depuis la création officielle de cette dernière en 2016 et ce document ou plutôt cet ensemble considérable de documents, PADD (Projet d’aménagement et de développement durables), DOO (Document d’Orientation et d’Objectifs) pour ne citer que ceux-là, représentant plusieurs centaines de pages de portée et intention diverses, a fait, enfin, l’objet d’une présentation et d’une enquête publique qui s’est close le 11 décembre dernier, à laquelle notre association Arc Fleuve Vivant a tenu à contribuer en apportant son avis, compte tenu de l’importance pour l’avenir de notre territoire, comme nous l’avons fait également pour le PLUi du pays d’Aix notamment.
Particularité, parmi d’autres, de ce SCot métropolitain qui devrait être approuvé au cours du premier semestre 2025 : il intervient après les PLUi qu’il est censé encadrer ! Ainsi, le PLUi du pays d’Aix a été voté par le conseil de métropole le 5 décembre, soit quelques jours avant la fin de l’enquête publique du SCoT.
Autant dire que l’avis d’Arc Fleuve Vivant apporté à ce projet de SCot métropolitain, daté, incomplet, qui s’apparente à un catalogue d’intentions, sans vision forte d’ensemble, ni mesures concrètes, et dont on peut se demander donc comment ses prescriptions pourront être mises en œuvre, est critique. Une nouvelle fois, la protection de l’eau douce et de sa qualité, des fleuves côtiers comme l’Arc, de leur bassin versant et les milieux humides encore existants n’est pas être inscrite comme une priorité. Voir l’avis au complet d’Arc Fleuve Vivant sur le SCoT métropolitain.
À noter qu’aucune des propositions pour une meilleure prise en compte des questions environnementales en général et de l’eau en particulier faite par Arc Fleuve Vivant et de nombreuses autres associations, n’a été retenue dans le projet de PLUi du pays d’Aix qui a été mis au vote et adopté en Conseil de métropole le 5 décembre dernier, et ce, malgré des recommandations de l’enquête publique.
De quoi s’interroger et s’inquiéter sur le fonctionnement démocratique de nos institutions, dont, par ailleurs, certains aujourd’hui semblent, en plus, considérer qu’il serait bon de limiter encore plus l’expression et la prise en considération de l’opinion des associations et des citoyens.
